La ville de Nantes va accueillir du 02 au 05 avril 2025, la première édition du festival ¨Public Court Nantes¨. En effet, l’évènement initié par l’association « Art à conter » se veut être une plateforme pour valoriser le Court métrage documentaire. Le cofondateur de l’association ¨Arts à Conter¨, Boubacar THIOYE, conseiller aux affaires culturelles, revient sur les origines du projet, ses objectifs, les soutiens institutionnels, et ses espoirs pour l’avenir de cette manifestation.
À travers le festival du court-métrage documentaire, Boubacar Thioye, résident à Nantes, exprime sa volonté de tisser des liens entre les cultures et les peuples, tout en mettant en valeur la richesse des regards et des identités. « Public Court existe déjà depuis cinq ans au Sénégal, sous le nom de Public Court Saint-Louis. Le principe de ce festival est simple mais puissant : faire concourir des films documentaires venus du monde entier, avec un jury composé uniquement du public », confie-t-il. C’est dans cette dynamique qu’est né Public Court Nantes, un événement officiellement labellisé par Public Court Saint-Louis. Mais ce n’est pas tout… Découvrez les grandes lignes de cet événement à travers l’interview exclusive accordée à l’équipe de CinéAfriqueMedia.
Pouvez-vous présenter ?
Je m’appelle Boubacar Thioye. Je suis conseiller aux affaires culturelles et agent du ministère de la Culture du Sénégal. En 2013, j’ai obtenu une bourse pour poursuivre un master en histoire et valorisation du patrimoine à la Sorbonne. En 2015, j’ai enchaîné avec un autre master à Nantes, en expertise des institutions culturelles. C’est là que je me suis installé avec une amie, Aïssata, également issue du ministère de la Culture. Ensemble, nous avons fondé en 2016 l’association ¨Arts à Conter¨, qui travaille autour du multiculturalisme, de l’interculturalité et du vivre ensemble.
Comment est née l’idée du festival « Public Court à Nantes ?
Public Court est un concept développé au Sénégal, à Saint-Louis, depuis cinq ans, autour du court-métrage documentaire. Cette année, nous avons été labellisés par ¨Public Court Saint-Louis¨ pour organiser une version française du festival. C’est ainsi qu’est né Public Court Nantes 2025.
Combien de films seront projetés pour cette édition ?
Nous projetons six films documentaires provenant de six pays, à savoir : La Suisse, la France, le Maroc, le Sénégal, l’Espagne et l’Afrique du Sud. L’originalité, c’est que le public vote pour le film gagnant via un système de bulletins. Le festival valorise la diversité culturelle à travers le regard documentaire. Autrement dit, Il y a un système de vote avec des bulletins qu’on va distribuer au public. Les gens regarderont pendant deux heures les six films et chacun aura la possibilité de voter pour le film qu’il aura choisi comme vainqueur.
Y a-t-il eu un appel à films et quelle récompense aura l’œuvre lauréate ?
Non. Grâce à la collaboration avec Public Court Saint-Louis, nous avons accès à une base de données de films documentaires déjà sélectionnés. L’idée, c’est aussi de donner une visibilité à ces œuvres, souvent peu accessibles au grand public. Et donc grâce au soutien de la Ville de Nantes, une enveloppe de 500 euros est attribuée au film qui remportera le vote du public.
Êtes-vous accompagné dans cette initiative par des institutions ?
Oui, nous sommes soutenus par la Ville de Nantes et Nantes Métropole. Le festival est intégré au dispositif, Place aux Mondes. En fait, la ville de Nantes, chaque année, organise un événement qui s’appelle Place aux Mondes. Ce dispositif-là est appelé à promouvoir la diversité culturelle à l’international. Donc, la ville s’ouvre de plus en plus aux autres cultures. C’est pour quoi Place aux Mondes a un s. Donc, les mondes, cela veut simplement dire la francophonie, mais à travers aussi la diversité, la valorisation de plusieurs cultures. Et ¨Art à conter¨ participe dans ce dispositif depuis plusieurs années. On est accompagné institutionnellement, mais aussi financièrement. Également on a une salle à notre disposition, et un réseau d’associations et d’acteurs culturels.
Quel est votre mot de la fin, vos attentes pour la suite ?
Pour clore notre interview, Thioye Boubacar confie qu’il ambitionne de faire rayonner ce festival dans les quatorze régions du Sénégal, tout en l’ouvrant à d’autres pays. « Nous espérons un soutien plus conséquent du ministère sénégalais de la Culture, notamment en ce qui concerne la mobilité des œuvres et des artistes. Ce festival, c’est aussi une manière de démocratiser le cinéma, de montrer que tout le monde peut s’en emparer, le critiquer, l’apprécier. Nous souhaitons réellement travailler sur cette circulation des œuvres, afin que le court-métrage puisse trouver sa place et se développer davantage. Ce que nous voulons à long terme, c’est que naisse un véritable public court partout au Sénégal, et également en France. Que dans chacune des quatorze régions du pays, il existe une dynamique autour du court-métrage, des espaces de diffusion, d’échanges, de débats. Que chacun puisse se dire : « Le cinéma n’est pas réservé aux professionnels. Je peux aller voir un film, donner mon avis, suivre des œuvres, devenir un critique. » Car le cinéma, aujourd’hui, doit être accessible à tous. Notre vision, c’est de créer des passerelles, de renforcer la mobilité culturelle du Sénégal vers d’autres pays, et vice versa », peut-il clore avec une émotion dans la voix.
Par Thécia Pharelle NYOMBA EKOMIE
L’équipe / Laika Nzanguila (stagiaire), Kelie Géraldine MOUNGUENGUI (Stagiaire), Nyomba Ekomie Thécia (Adjointe au rédacteur en chef), Lucien Tukui HLAGA (directeur de publication)